Paille et chanvre s’organisent en Hauts-de-France

Paille et chanvre s’organisent en Hauts-de-France

Une filière paille et une filière chanvre sont en train d’être créées par des partenaires associatifs et économiques dans les Hauts-de-France.

« Nous sommes porteurs de la filière paille en Hauts-de-France », déclare Sylvie Daenens, responsable formation au Centre de développement des éco-entreprises (CD2E).

L’association CD2E soutient, conseille et forme les entreprises dans trois domaines : le bâtiment durable, les énergies renouvelables et l’économie circulaire.

Dans le cadre de l’effort qui consiste à faire naître cette filière, le CD2E a proposé à l’été 2019 une formation aux agriculteurs. Il s’appuyait pour cela sur des partenariats avec les Chambres d’agriculture et Vivéa.

Il s’agissait de leur apprendre à transformer la paille en un matériau isolant pour la construction. Il fallait ensuite créer avec cette paille des ballots conformes aux exigences du secteur constructif. Cela signifie revenir à une balle carrée, respecter certains formats, vérifier l’hygrométrie de la paille, la compacter suffisamment…

Cet effort a aussi débouché sur des formations pour les artisans, les donneurs d’ordres, les bureaux d’études. Ainsi que sur la création d’un collectif paille, qui réunit les professionnels pour des réflexions et montées en compétences.

Autre action envisagée : créer des lieux de stockage régionaux. Cela permettrait de faire tampon entre la production par les agriculteurs et les besoins des constructeurs.

Le chanvre, adapté aux briques

Côté chanvre, une étude de faisabilité révèle qu’il faudrait « cultiver chaque année localement environ 1000 ha de chanvre et réaliser près de 2000 rénovations. Ainsi, le matériau deviendrait compétitif, » annonce Frédéric Laroche, responsable du pôle bâtiment durable au CD2E.

Le chanvre serait adapté à la rénovation des bâtiments en briques, comme il y en beaucoup dans la région. « A l’instar des briques, le chanvre laisse passer une partie de l’humidité de l’air. Cela évite la formation d’un point de rosée dans le mur. D’autre part, il a un fort déphasage thermique qui apporte du confort lors des pics de chaleur », poursuit Frédéric Laroche.

En outre, cette filière, non concurrente de la production alimentaire, apporterait aux agriculteurs des revenus stables. Les partenaires, qui veulent créer un consortium avec d’autres organismes, souhaitent que la filière s’organise dans les cinq ans.

Sur la base d’articles écrits pour le journal Bâti-Isolation

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