Livré en septembre 2012, le bâtiment Sophie Germain de l’université Paris Diderot accueille l’unité de formation et de recherches en mathématique et en informatique, soit près de 2000 étudiants et 820 enseignants-chercheurs. Pour construire une structure de cette ampleur, valoriser flux et ouvertures, gérer les vibrations du futur TGV et faire face aux impératifs du calendrier scolaire, l’agence Jean-Baptiste Lacoudre Architectures a alterné entre solutions traditionnelles et choix innovants. Petit tour d’horizon de ce chantier hors normes.
Afin de respecter le délai de livraison de la nouvelle université Paris Diderot (13ème arrondissement), fixé à septembre 2012, la construction a été menée en « up and down » : les opérations en infrastructure se sont faites en même temps que les opérations en superstructure. En d’autres termes, le sous-sol a été creusé en même temps que les étages montaient peu à peu au-dessus.
« Des poutres de 60 tonnes et de 22 mètres de portée ont été livrées au début du chantier, séparant les salles de cours et les bureaux de l’ensemble souterrain, constitué d’un parking, d’une salle de sport et de l’amphithéâtre », décrit l’architecte Jean-Baptiste Lacoudre.
L’université a été construite au-dessus d’une voie de chemin de fer existante et de la voie de passage d’un futur TGV – pas encore construit, il est toutefois programmé par la SNCF. Afin d’éviter que ces voies de transport ne gênent les étudiants, l’ensemble du rez-de-chaussée du bâtiment universitaire a été installé sur des boites à ressort. L’amphithéâtre souterrain a été réalisé sous la forme d’une « boite dans la boite ».
Eviter l’effet carrelage
Le bâtiment extérieur se présente sous la forme d’un C comportant neuf niveaux. La façade a été isolée grâce à 10 cm de laine de roche. Après un vide d’air de 2 cm, la façade est habillée d’un bardage rapporté Vetisol, et plus précisément de plaques Cristo Arena et Cristo Classique. Pour couvrir les 4 500 m2 de façade, il a fallu au total quelque 13 000 plaques.
« Notre but était d’éviter l’effet carrelage. Une façade, ce n’est pas une salle-de-bains ! La solution Vetisol a de la profondeur : ce n’est pas juste une pellicule de couleur essayant d’imiter la pierre », se réjouit l’architecte. En l’occurrence, il s’agit de marbre reconstitué d’épaisseur 14 mm. Les dalles sont composées à 6% de résines polyester et à 94% de marbre.
D’après Patrick Ribero, ingénieur génie climatique chez Setec Bâtiment, « le coefficient Cep de référence de la RT 2005 étant de 167,5 kWh ep/m², le coefficient Cep du projet est de 115,0 kWh ep/m². D’où un gain de 31,34% par rapport au référentiel RT 2005 ».
Carnet de chantier
- Personne publique : Université Paris Diderot
- Maîtrise d’ouvrage : Udicité (Vinci)
- Maîtrise d’œuvre : Jean-Baptiste Lacoudre architecte DPLG /
Bureau d’études techniques : Setec Bâtiment /
Acousticien : AVLS / Descripteur : AE75 - Surfaces SHON : 15 300 m2
- Coût : 40 millions d’euros
- Durée de chantier : 24 mois
- Livraison : 2012