Incinération: la filtration des nanos serait efficace

Incinération: la filtration des nanos serait efficace

L’étude NanoFlueGas, réalisée par l’Ineris, l’école des Mines de Nantes et Trédi (une filiale du groupe Séché) vient de livrer des conclusions rassurantes. Les nanoparticules de carbone libérées par l’incinération des déchets seraient à 96% arrêtées par les filtres à manche, une technologie largement utilisée en France dans les unités d’incinération.

Les chercheurs ont travaillé en laboratoire, mais ils se sont efforcés dans leur pilote de se rapprocher le plus possible des conditions réelles d’incinération, en ce qui concerne la température, le temps de séjour, le retournement des déchets… Trois types de déchets ont été incinérés; ils ont été choisis parmi les déchets réellement traités par Trédi dans ses centres de traitement et contenant des nanos. Il y avait un déchet « carbone », sous forme de poudre, contenant 30% en masse de nanoparticules de carbone. Un déchet « peinture », liquide, composé à 0,5% de nanoparticules de silicium. Et un déchet « polymère », solide, contenant environ 8% de nanoparticules de silice.

L’incinération ne détruit pas toutes les nanoparticules

Premier résultat: les fumées issues de l’incinération contenaient bien des nanoparticules. Petite surprise: la combustion du polymère a produit deux types de nanoparticules, celles initialement présentes dans le produit et d’autres, issues de la transformation du silicium présent dans la matrice.

Le logo du projet NanoFlueGas

Les filtres seraient efficaces

La deuxième étape de l’étude consistait à faire subir aux fumées une filtration par filtre à manche, avec injection de charbon actif et de bicarbonate de sodium pendant le traitement, comme dans les usines. A noter que cette filtration n’est que l’une des étapes de la filtration des fumées sur une unité d’incinération. A noter aussi que seul le déchet « carbone » a été testé.

D’après Danielle Venditti, , ingénieur de recherche dans le laboratoire de Trédi, « sur les trois nanoparticules testées, le carbone offrait la configuration la plus défavorable pour la filtration ».

L’étude conclut que 96% en nombre des nanoparticules de carbone émises dans les fumées ont été retenues par le filtre.

Cela est donc plutôt rassurant quant à la qualité de l’air autour des incinérateurs équipés de filtres à manches. Toutefois, si les nanoparticules ne se retrouvent pas dans les fumées, c’est qu’elles sont présentes dans les résidus de l’incinération, qu’il faudra ensuite traiter eux aussi… Ou enfouir. Et bien d’autres nanoparticules existent, qui n’auront pas forcément le même comportement que le nanocarbone testé.

Pour aller plus loin: voir le communiqué et le dossier de presse édités par l’Ineris

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *