Depuis quelques années, une nouvelle notion a fait son apparition dans le vocabulaire des politiques publiques : la sobriété. Elle bouscule la vision traditionnelle du rôle des collectivités. Toutefois, elle sait aussi séduire, car elle allie réduction des coûts, bon sens et réponse à l’urgence écologique.
Extraits d’une enquête parue dans Energie Plus n° 681.
Malgré un emploi qui devient fréquent, le terme de sobriété n’a pas encore de définition très précise. « Pour parler de sobriété, nous nous inscrivons dans le cadre des « neuf limites d’habitabilité de la terre pour les êtres humains ». C’est ce qu’indique Sébastien Maire, délégué général de l’association France Ville Durable. Neuf limites que le schéma ci-dessous détaille. Il indique aussi les risques auxquels nous sommes déjà soumis car nous avons atteint ou dépassé lesdites limites.
Renoncer à faire grandir son économie, diminuer le besoin en déplacements, faire baisser les consommations énergétiques plutôt que de les verdir, éviter de construire de nouveaux équipements… Le changement de paradigme est complet pour les collectivités.
Vive les économies
L’un des grands arguments de la sobriété repose sur les économies qu’elle permet de réaliser. Elle incite à moins consommer : des matériaux, du chauffage, de l’électricité, des terrains, etc.. Une telle politique permet donc de réduire les coûts d’investissement et de fonctionnement.
Reste que ce n’est pas un sujet facile, notamment pour les élus. En effet, ce mot de sobriété peut être perçu comme négatif et synonyme de récession.
Former et sensibiliser
Alors que les politiques de sobriété semblent vertueuses, reste à les faire adopter par les collectivités territoriales. « Le tout premier levier est la formation » estime Sébastien Maire. Autre accélérateur d’importance, l’impulsion donnée par les pouvoirs et organismes publics. Et dans les collectivités, l’arrivée aux manettes d’un exécutif convaincu et la mise en place d’une gouvernance adaptée.
Des actions sont aussi nécessaires en direction du grand public. Isabelle Touzard, Vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, raconte que « Certains habitants sont réticents au premier abord. Par exemple à l’extinction des lumières publiques au milieu de la nuit. Toutefois, au final ils comprennent, car derrière la sobriété il y a du bon sens ».