Lundi 16 juin avait lieu le premier « hackaton » sur l’eau organisé par l’Onema. Le programme : faire travailler ensemble et sur une journée journalistes, développeurs informatiques, spécialistes de l’eau. Leur mission : développer des outils de visualisation ou d’exploitation des données sur l’eau qui sont accessibles en open data.
Une trentaine de participants était présente, dont trois représentants de la presse. Parmi eux, moi-même, qui m’intéresse au datajournalisme sans y avoir jamais vraiment touché, mais qui connais bien les problématique « eau ». J’arrivais avec en tête plein d’images magnifiques.
Je suis repartie avec un petit goût d’échec. Tout d’abord, mon sous-groupe (« réaliser un dataviz », c’est-à-dire une image ou un programme de visualisation à partir des données) a passé deux heures à tenter de télécharger des données sur l’eau. Explorer les sites pour arriver jusqu’aux chiffres recherchés, ce n’est jamais simple. Après, il faut aussi attendre de recevoir par mail les fichiers contenant les données.
3 heures pour un jeu de données
Les concentrations en pesticides dans les eaux souterraines de l’Eure et les concentrations en nitrates dans les eaux souterraines de Poitou-Charentes : c’est finalement les jeux de données que nous avons obtenu après moult efforts. Il y avait aussi un fichier avec les nitrates dans les eaux de surface de Poitou-Charentes. Impossible d’obtenir les données sur les eaux de surface dans l’Eure – le site de l’Agence de l’eau Seine-Normandie a refusé de les livrer.
Ensuite, il a fallu 1h30 d’efforts combinés entre spécialistes de la cartographie et développeurs pour faire des deux fichiers Poitou-Charentes un seul fichier combinant toutes les infos ET intégrant les coordonnées géographiques (X,Y) afin de pouvoir situer les lieux des relevés sur un fond de carte.
Il était 15h, j’ai quitté le hackathon sans avoir servi à grand chose. De la presse ne restait alors qu’un courageux représentant de Paris Normandie. Des associations avaient aussi quitté les lieux, découragées comme moi. Au final, les participants ont tout de même obtenu des résultats, d’après un compte-rendu sommaire de Laurent Coudercy, de l’Onema : « les trois groupes ont pu aller jusqu’à une représentation cartographique des données qu’ils ont manipulé ».
Datajournalisme: inaccessible aux non-spécialistes
Première conclusion personnelle : le datajournalisme est inaccessible à une personne ou une équipe qui ne posséderait pas les compétences en cartographie, en développement, des connaissances poussées en traitement excel. D’après le collègue de Paris Normandie qui a plus l’habitude, on peut tout de même faire des choses simples avec Umap. Je vous tiendrai au courant…
Trop compliqué d’accéder au données
Deuxième conclusion : les données sur l’eau sont tellement éparpillées entre les agences de l’eau, le BRGM, le Museum d’histoire naturelle, et bien d’autres encore ; elles sont tellement hétérogènes d’un site à l’autre et difficiles à inclure dans un fichier unique ; que leur exploitation par des journalistes ou par des associations est un vœu pieu. A moins de pouvoir y mettre de gros moyens.